En lien avec Toute la lumière sur les SEGPA - sujet audio au collège Edouard Manet

Voyage initiatique et cinématographique avec l’Alhambra aux commandes, Toute la lumière sur les SEGPA fête ses dix belles années. Ce doux projet donne aux collégiens de la région les moyens de s’exprimer, se souder, partager et expérimenter ensemble. De l’écriture au montage et bien accompagnés, ils vont une nouvelle fois nous bluffer par leurs réalisations. De courts-métrages à l’atelier photographique en passant par la création de trophées, il nous tarde le mois de juin pour enfin tout découvrir.

Cinéma d’art et d’essai au cœur des quartiers nord marseillais, l’Alhambra chapeaute cette belle aventure. Privée de spectateurs, depuis octobre la structure part à la rencontre des scolaires, nouveau périple au cœur des établissements.

Joliment nommée « Mission Gagarine », c’est donc l’histoire d’un cinéma qui attendent de (re)trouver leur public. Alors, clé USB en main, deux courts métrages en poche, l’équipe part à la rencontre des jeunes de la région. Parce que le moment de cinéma doit continuer d’exister, ce n’est pas une pandémie mondiale qui vas les arrêter. Au programme, deux œuvres des réalisateurs et scénaristes français Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, parrains, de cette 10ème édition. Alors que Chien Bleu questionne notre rapport au monde et à l’autre, Gagarine nous fait quant à lui rêver, entre résistance et perte de gravité.  Les mots bleus dans les oreilles, la tête dans les étoiles, les scolaires peuvent alors s’exprimer et débattre.
Le choix de la couleur bleue les interroge, les intrigue et les inspire. Du bleu pour se protéger du monde, de l’angoisse du dehors et de l’autre. Certains y voient une obsession, une fausse maladie, qui sait si elle existe ? D’autres y interprètent le malheur, ou au contraire de doux souvenirs, l’incarnation d’un dieu dans cette couleur sacrée et l’intrigante danse tamoule. Pour Gagarine, le débat se situe plutôt sur la cité : 93 ou 77 ?
Confusion entre vrai et faux, entre Youri Gagarine et le Youri de la cité Gagarine. Rapprochement avec les quartiers marseillais menacés de destruction et les envies, ou non, de se rendre dans l’espace. Des questions techniques sont également soulevées : comment réaliser ce final en fusée ? Les habitants de la cité connaissent-ils personnellement le cosmonaute ? 60 ans après l’envol de la mission spatiale soviétique, la fascination pour l’infiniment grand reste intacte.

Après les projections, l’identité visuelle et esthétique des réalisateurs est également soulignée. Couleurs et tons similaires, partage de passions et confusion entre les deux cités. On remarque le dépassement des personnages principaux et la réussite finale des deux jeunes hommes. Certains reconnaissent les acteurs ou se targuent eux-mêmes de prochainement jouer dans des projets audiovisuels. Est-ce inspiré d’histoires vraies ? Emile et Youri sont-ils marseillais ?

Longue vie à la Mission Gagarine ! Il nous tarde d’apprécier les réalisations des SEGPA et l’expérience de la vraie salle de cinéma…Tous et toutes enfin réunis.

Élise Lagranière et Léa Lefèbvre, étudiantes à Sciences-po Aix.

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